J’ai mis très longtemps à me décider sur un roman pour le challenge de Nevertwhere. Je voulais quelque chose que je n’avais pas lu ou au moins pas depuis longtemps (mais ce n’est pas comme si j’avais de la matière pour ce défi dans mes lectures récentes).
Et puis je voulais surtout un livre qui s’éloignait des clichés habituels des amours adolescents bien en vogue aujourd’hui dans les livres de science fiction et fantasy. À croire que c’est un sentiment qui ne peut plus être éprouvé passé 25 ans, et comme j’ai largement dépassé cet âge cela a tendance à m’énerver …
Résultat après bien des travaux de recherche, au milieu de moult cartons, j’ai retrouvé et me suis relancé dans la lecture du cycle de La Tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay. Pour l’instant je n’ai terminé de relire que le premier tome et les références aux deux suivants devront donc faire appel à des souvenirs vieux d’une dizaine d’années (là pour le cas je n’étais pas gêné par le dépassement d’âge susmentionné :p ).
On m’a mis ce cycle dans les pattes peu après sa sortie française à la fin des années 90, et j’ai failli à l’époque abandonné sa lecture à la fin du premier tome, je n’ai d’ailleurs repris que seulement six mois plus tard, je n’avais que peu apprécié les événements clôturant le premier tome : le sort réservé à Jennifer. De plus je sortais d’une relecture de Tolkien et je trouvais qu’il y avait énormément d’inspirations « Tolkienesque » dans cette œuvre, voir un peu trop.
Avec un peu de recul, j’ai tendance à plus nuancé ce dernier propos ; en fait ce n’est pas tant de Tolkien que Kay s’est inspiré (enfin si quand même), mais plus de ce qui a servi de base à la création de la mythologie des Terres du Milieu : les mythologies nordique et bretonne, avec ses Lios et Svart Alfar, un Lorèn Mantel d’Argent qui tient plus de Merlin que de Gandalf, ainsi qu’un chaudron de Khath Meigol tout droit sorti des légendes arthuriennes accompagné en plus de Guenièvre, Arthur et Lancelot.
Attention quelques spoilers vont tenter de se cacher dans ces quelques prochaines lignes …
Ils sont donc cinq humains, adultes de notre monde a avoir accepté, un peu vite ma foi, de suivre Lorèn Mantel d’Argent et sa source(1) le nain Matt Sören dans l’univers de Fionavar : Kimberly Ford (Kim qui deviendra prophétesse), Kevin Laine, Jennifer Lowell (qui est aussi Guenièvre), Dave Martyniuk (Davor) et Paul Schaffer (Pwyll Deux-fois-né).
Cinq, perdus dans un nouveau monde radicalement différent du l’heure, où ils devront affronter à Rakoth Maugrim, le dévastateur, vaincu et enchaîné mille ans plus tôt. Et même avec l’aide du mage Mantel d’Argent ce ne sera pas facile.
Ce premier tome ne fait que poser les bases du récit, et commencer à décrire les changements des cinq étudiants : de Kim qui devient prophétesse, à Paul qui se sacrifie dans l’Arbre de l’été à la place du Haut-Roi du Brennin.
J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire (en tout cas à ma première lecture), et ce n’est vraiment qu’à partir de ses dernières pages, que les événements s’enchaînent etque les premiers sacrifices et souffrances apparaissent. Mais à ces tragédies répond l’amour sans mièvrerie aucune, et c’est pour cela que j’ai choisi ce cycle pour ce challenge.
Il y a au moins cinq histoires d’amour qui se cachent parmi ces pages :
On y retrouve bien sûr l’histoire de Guenièvre, Arthur et Lancelot, enfin plutôt sa suite, vu que l’on retrouve ce trio après le réveil d’Arthur endormi à Avalon, qui généralement clôt le cycle Arthurien. Mais aussi celle de Diarmuid et Sharra, la Rose Noire, héritiers de deux royaumes, dont la relation a commencé un peu étrangement, ou bien celle de Jaëlle, la grande prêtresse de Dana avec Paul / Pwyll.
On notera aussi la relation entre Dave / Davor et Ceinwen, la Chasseresse, même si ce n’est que fugace et qu’elle tient plus de l’amourette que d’un véritable amour, ou encore celle de Leïla et Finn deux adolescent à peine sortis de l’enfance entraînés dans la tourmente de la guerre.
Pour finalement terminer sur l’histoire d’amour d’Amairgèn Blanchebranche, le premier mage et son épouse et source(2) Lisèn, qui se tua en se jetant du haut de sa Tour(3) lorsqu’elle apprit la mort de son aimé.
Pour moi ce sentiment est vraiment très bien décrit ici : que ce soit dans la relation entre Sharra et Diarmuid, quand ce dernier mal à l’aise, lui avoue sa flamme au cours du solstice d’été ; ou la complexité de la relation entre Arthur, Guenièvre et Lancelot. Au moins sur le plan de l’amour, l’histoire se finit bien …
» J’ai menti, dit Leith à voix basse. Je t’ai épousé parce qu’aucune demande d’aucun homme que je connaisse ou puisse imaginer n’aurait fait bondir mon cœur comme la tienne. «
La tapisserie de Fionavar (tome I) L’arbre de l’été – c.14
(1) : Il y a deux sortes de magie dans l’univers de Fionavar, l’une fait appel au sang et au sacrifice et est pratiquée par les prêtresses de Dana ; et l’autre est celle des mages qui se fournit en puissance auprès d’une source : c’est cette personne, qui fournit l’énergie vitale nécessaire au exploit de son mage. Il va s’en dire que les sentiments entre les deux doivent être relativement forts : amitié et respect, pour Lorèn et Matt Sören, devoir et famille pour Metran et Denbarra.
(2) : Bien sûr l’amour peut aussi être le catalyseur du pouvoir d’un mage et sa source, comme ce fut aussi le cas de Nilsom et de sa source Aideen, un mage qui usa du pouvoir que lui donna l’amour de son épouse pour conquérir et tenter détruire l’Arbre de l’été …
(3) : La Tour ne prit son nom qu’après le suicide de Lisèn, d’où le T majuscule.
Juste à temps pour mon premier récap !
Je suis jamais allée bien loin dans cette trilogie (il faut dire qu’à l’époque le tome 2 avait disparu de la bibliothèque en plus), j’avais du mal avec le côté Tolkien bis. Mais ça m’étonne pas que ça dégouline d’amour 😀
Le « dégouline d’amour » me semble péjoratif dans ta réponse, c’est quand même pas Twilight.
Non c’est pas spécialement péjoratif (et puis Twilight le problème c’est pas vraiment que ça dégouline d’amour :D), c’est juste que le seul autre GGK que j’ai lu avait son histoire d’amour un peu toute rose (ce qui n’enlevait rien à la qualité du texte pour autant), donc j’imagine ce que ça peut donner sur un de ses premiers textes ^^.
Je ne sais pas pour Twilight, il faudrait déjà que je le lise, … ou pas.
Pour le cycle de Fionavar, on peut pas dire que ça soit tout tout rose, disons que si ça ne finit pas mal, ça ne commence ni ne continue bien.
Oh l’affreux romantique.
:p J’ai le droit d’aimer les chats aussi ?