1993 (1), cela fait vingt années que j’ai lu ce livre, quelques mois après la fin de ma première lecture du Seigneur des Anneaux, à l’époque, toujours non révolu, de ma boulimie de fantasy.
Edward John Moreton Drax Plunkett, ou juste Lord Dunsany (ce qui a au moins le mérite de pouvoir se retenir) a écrit La Fille du Roi des Elfes au début du siècle dernier, en 1924. C’est le seul de ses romans que j’ai lu mais c’est normalement son meilleur.
Et il sera parfait pour une nouvelle chronique pour My Summer in (SFFF) Love. Je devrais être pile dans les temps pour la seconde vague, à condition que la marée n’arrive que tard le soir :p.
L’histoire commence dans notre monde au royaume d’Aulnes(2) en plein moyen-âge. Un bon royaume féodal comme il y en eu tant à l’époque, avec une petite particularité quand même, il possède un deuxième organe dirigeant : un parlement, et c’est l’une des décisions de ce parlement qui va tout déclencher. En effet, le peuple a décidé qu’il voulait être gouverné par un prince enchanté ! Le peuple n’étant pas trop demandant, il faut dire que sa dernière requête date de cinq siècles, le roi décide d’accéder à celle-ci et le prince Alvéric est donc envoyé au royaume féerique pour y chercher une épouse ; il ne faudrait non plus que la lignée soit brisée.
Aider par une vieille sorcière qui lui « forge », enfin je devrais plutôt dire « qui lui chante », une épée magique, il se lance à l’assaut du royaume enchanté, et pour faire bonne mesure enlève la propre fille du Roi des Elfes : la princesse Lirazel.
Pour ce qui de l’enlèvement par contre il faudra repasser : la princesse, tombée sous le charme du preux chevalier autant que du royaume qu’il lui décrit, étant plutôt du genre à traîner le prince par la main pour quitter le royaume.
… Lirazel accourut.
– Vite! dit-elle. Car mon père possède trois sortilèges…
– Vers où aller ? demanda Alvéric.
– Vers le pays des hommes, répondit-elle.
Le temps dans le royaume enchanté s’écoule malheureusement beaucoup plus lentement que dans notre monde et c’est presque dix années qui se sont écoulées dans notre monde pendant l’unique journée de quête d’Alvéric. Son père étant décédé Alvéric se retrouve roi et épouse sa princesse malgré les réticences du prêtre chrétien.
Un fils naîtra de cette idylle : Orion, mais ça naissance ne sera pas suffisante pour combler l’immense fossé qui sépare les deux êtres. Par exemple Lirazel comprend mal la notion de temps et son impact sur les hommes : elle ne réagit absolument pas quand elle arrive au royaume d’Aulnes et qu’Alvéric découvre que son père est mort pendant les dix années de son absence. Et elle ne s’habitue pas non plus à cette nouvelle religion, elle qui était habituée à vénérer les étoiles, elle va même jusqu’à s’entraîner à prier les reliques devant des pierres, sans grand succès.
Lirazel s’ennuie et c’est ainsi que le Roi des Elfes réussira à piéger sa fille pour la ramener définitivement dans son monde. Commencera la deuxième quête d’Alvéric pour accéder une nouvelle aux royaumes enchantés et retrouver son amour perdu. Quête sans espoir qui durera jusqu’à la fin de sa vie de mortel, le Roi des Elfes reculant toujours plus loin la frontière de son royaume.
Le style du roman est assez étrange, c’est un peu emphatique et contemplatif, mais j’ai trouvé ça très poétique. L’oscillation entre les vies d’Orion, le chasseur et d’Alvéric en quête de sa belle, reste malgré tout assez déroutante dans la seconde partie du roman. À côté de ça l’auteur brise le quatrième mur pour ajouter quelques remarques sur le monde ou des petites touches d’humour. .
Il ne manque en fait qu’une chose à cette jolie histoire, ces quatre petits mots qui débutent tous les contes : il était une fois.
Sans être le premier écrivain de fantasy, Homère et Chrétien de Troyes sont arrivés bien plus tôt, il a quand même inspiré de nombreux auteurs de fantasy du vingtième siècle comme H. P. Lovecraft, Robert E. Howard, J.R.R Tolkien et Neil Gaiman pour Stardust.
Pour les musiciens, il existe aussi un album concept : The King of Elfland’s Daughter, où Christopher Lee joue les rôles du narrateur et du Roi des Elfes, décidément …
(1) : Gallimard vient juste de rééditer en ce début d’année le roman, il faudra que je regarde ce que vaut la nouvelle traduction, Brigitte Mariot y remplaçant celle d’Odile Pidoux.
(2) : Vous ne trouverez ce royaume sur aucune carte, car il fut incorporé au royaume féerique par le Roi des Elfes, vers la fin du roman.
J’ai la nouvelle traduction, et elle est sensée être bien plus proche de la version originale que l’ancienne. Il faut tester !
Que valent les musiques, sinon ?
Tu es parfaitement dans le temps, j’ai été retenue par une affaire avec le Courtier de l’ombre et bon… bref 😀
Je l’ai lu y’a quelques années, il m’avait donné beaucoup de mal (c’était sans doute pas un bouquin à emmener en vacances) alors que j’avais beaucoup aimé toutes les nouvelles de Lord Dunsany que j’avais croisé avant. Mais peut-être que la nouvelle traduction change la donne, faudrait que j’y regarde.
Faudra voir avec Leith, je n’ai pas la nouvelle édition, j’ai du lire la même que toi.
Tu trouves toujours Liara aussi nunuche après cet DLC ?
Nunuche non (le changement de voix aide aussi, et depuis j’ai passé mes jeux en VO, je sens que ça va être encore mieux !) par contre je la trouve un poil instable la demoiselle, menfin vu les casseroles que traine Shepard, quand on lui fait la morale c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité xD