À la longue, on a toujours tendance à trouver de petits trésors, qui nous donnent l’impression de ne pas avoir perdu son après-midi à déambuler parmi les vitrines, mais ça reste assez rare.
Cela commençait à faire quelque temps pour le domaine de la bande dessinée, jusqu’à récemment, quand je suis tombé sur le Château des Étoiles d’Alex Alice(1), une uchronie vraiment très accrocheuse, avec au programme du steampunk dans la Bavière de la fin du XIXème siècle.
Clairement c’est le format un peu particulier de la BD, qui m’a attiré vers elle(2), et je me suis retrouvé rapidement avec ces trois fascicules, façon journal 29 x 42, au magnifique rendu aquarelle.
L’ensemble, de la technique de dessin aux polices Serif utilisées, en passant par les faux ratés d’impression, donne à cette BD un petit effet vieillot, qui colle parfaitement à l’univers et aux romans feuilletons, qui paraissaient dans les quotidiens du XIXème siècle. L’effet est même renforcé, par les dernières de couvertures, qui se présentent comme des unes de journaux.
Mais parlons plutôt du contenu et de l’histoire, que Jules Verne aurait pu écrire à défaut de dessiner. Si l’auteur avait raconté cette aventure à la même époque, je n’aurai pas parlé d’uchronie, l’histoire se basant sur un concept scientifique non validé à l’époque, ici l’Éther ; mais comme on est au XXIème siècle, c’est clairement une réécriture historique.
C’est donc l’Éther, une substance, qui est sensée emplir l’Espace, là où nous n’y voyons plus que du vide, et qui en plus serait une source d’énergie fabuleuse, qui sert de base à cette saga.
1868, Le temps de l’industrie, l’âge du progrès
Des glaciers de l’Antarctique au cœur de l’Afrique, d’intrépides explorateurs repoussent sans cesse les limites de l’inconnu.
À présent, c’est au-delà du bleu du ciel, là où le froid glace le souffle, là où l’air disparaît … que le mystère commence.
Claire Dulac, la mère de Séraphin, le personnage et héro principal de la bande dessinée, fait partie des pionnières dans ce domaine, et espère dépasser le mur de l’Éther pour vérifier ses théorie.
Elle embarque alors dans un ballon à hydrogène pour un voyage à plus de 11000 mètres d’altitude, mais malheureusement, c’est un voyage sans retour et seul son journal parviendra à regagner le sol.
Un an plus tard, le père de Séraphin, un ingénieur renommé, reçoit une étrange lettre, accompagnée d’un billet de train pour la Bavière, avec ce simple message :
Un travail vous attend ….
Il décide tout d’abord de partir seul, mais suite à une attaque de Prussiens(3), il est aussi obligé d’emmener son fils avec lui.
Après un voyage ferré sans encombre, les deux Dulacs arrivent finalement à destination : le château du Rocher du Cygne, qui ne peut être que le Neuschwanstein(4). Où un Ludwig II de Bavière, aussi illuminé que le roi original, les attend, avec le carnet de Claire Dulac et une offre d’emploi un peu farfelu pour Dulac senior :
Devenir son ingénieur en chef sur son projet d’Ethernef, une machine volante utilisant l’Éther et conçue pour explorer l’espace.
De son côté Séraphin fait la connaissance de Hans et Sophie, avec lesquels il compte bien protéger le projet des convoitises prussiennes.
Et c’est donc parti pour une aventure aux décors magnifiques, mêlant espionnage, technologie steampunk et humour.
Côté personnages, ceux-ci sont aussi intéressants que l’histoire, qu’ils soient fictifs :
- Monsieur Dulac, en ingénieur pragmatique : non on ne peut pas prévoir de place pour une salle de concert dans le vaisseau !
- Séraphin, son fils, hanté par le souvenir de sa mère et de sa quête de l’Éther.
- Hans, petit génie de la mécanique tout comme Séraphin, mais plus adepte des culottes bavaroises, les fameuses Lederhose.
- Ou bien encore sa demi-sœur Sophie, en rousse au caractère bien trempé.
Ou plus basés sur des personnages historiques :
- Ludwig II, roi de Bavière en illuminé romantique(5),
- Bismarck, le ministre du Royaume de Prusse, qui s’offrirait la Bavière en dessert,
- ou encore Sissi, l’impératrice d’Autriche, clairement plus intéressante, qu’une certaine représentation cinématographique.
L’histoire est rythmée et prenante, les personnages attachants, le travail graphique est sans faute ;en un mot : foncez !
Seuls petits regrets, autant les trois histoires de cette première saison sont parues très rapidement : de mai à juin 2014, autant, il faudra patienter jusqu’au printemps de l’année prochaine pour connaître la suite de l’aventure !
Pour patienter il ne reste plus qu’à se tourner vers la BD en version cartonnée, qui sort ce mercredi. J’ai quand même un peu peur que l’ensemble perde de son charme, en passant à une pagination plus réduite, et au papier glacé, mais bon peut être pas …
Je mettrai l’article à jour après cette sortie, mais le Summer Star Wars II se terminant mardi, je n’ai plus le loisir d’attendre.
Et pour finir, et malheureusement uniquement pour les parisiens, Alex Alice organise une séance de dédicace à la FNAC St Lazare ce vendredi à 18h, normalement j’y serai.
(1) : dans l’ordre : prénom puis nom.
(2) : c’était d’ailleurs un peu la même chose avec l’effet vieilli des albums des Mondes de Stefan Wul.
(3) : il faut savoir qu’à cette époque l’Allemagne ou plutôt l’empire allemand est tout sauf uni. Même si à cette époque les états, principautés et duchés du nord font partis intégrante de l’Empire (après deux ou trois annexions bien sûr), ce n’est pas le cas du sud et de la Bavière, qui lorgnerait plutôt du côté de l’empire Austro-Hongrois.
(4) : étrange, j’ai visité ce château il y a très longtemps, mais je me rappelle néanmoins que la guide avait dit, que sa construction s’était finie après la mort du roi. J’ai sondé mes archives pour retrouver une photo du château sous les neiges de l’époque, mais malheureusement impossible d’en retrouver une, dommage.
(5) : ce qui de toute façon est assez proche de la réalité.
Je confirme que c’est magnifique et très sympa à lire.
Par contre je croyais que tu ne faisais plus dans la dédicace, trop long … en tout cas pour les BDs.
Dédicace en 2h45, c’est dans la moyenne, et j’ai fait bien pire.
J’espère seulement que tous ceux après moi pourront passer …
ça y est, j’ai compris pour la dédicace !
[…] Fanarie : Rayons pour Sidar de Stefan Wul (roman et BD), Mass Effect – Univers, Mass Effect 1, Mass Effect 2, Mass Effect 3, Revan et l’ancienne République, Mass Effect – Last Stand, Le Château des Étoiles. […]