Oh que cette semaine va être difficile, d’un côté je reprends le travail, de l’autre l’écriture et avec en plus l’article sur le dernier Star Wars, septième du nom : le réveil de la Force. Je ne sais pas pour la Force, mais pour ma part je serais bien resté en hibernation quelques mois de plus.
Cela fait plus d’une dizaine d’années, que dis-je plus d’une trentaine, que l’on attendait cette suite, il était donc temps que J.J. Abrams le sorte … ou pas. Car même si le film a de grandes qualités, et qu’il est quand même un cran au-dessus des épisodes de la prélogie, je n’ai pu m’empêcher d’être un poil déçu.
Le réalisateur est débordant d’enthousiasme, et il respecte assez bien l’univers(1), mais voilà il en fait trop et l’ensemble reste empreint de maladresses, qui empêche sa réalisation d’être la parfaite suite que les fans attendaient(2).
Le film contient quand même d’excellents moments, avec de bons jeux d’acteurs et des scènes de nostalgie vraiment sympas. Mais voilà, c’est un peu le squelette narratif du 4ème opus avec un zeste de 6, saupoudré d’une fin très Empire Strike Back, sur lequel on a greffé de nouveaux protagonistes, qui aurait dû servir beaucoup plus de base à l’histoire.
Et en plus tout s’enchaîne sans jamais reprendre son souffle pour poser un peu les nouvelles bases : c’est simple Rey ne fait que courir tout au long du film, et je dis bien courir, l’actrice devait être épuisée après chaque journée de tournage 🙂
Des personnages
Outre les trois grands anciens des épisodes 4, 5 et 6, que l’on ne nomme plus(3), et qui ont tendance à éclipser les autres, on découvre : du bon et du moins bon, mais dans l’ensemble et même si ça prend un peu de temps, on arrive à s’attacher aux nouveaux venus.
Rey ???
Aucune idée de son véritable patronyme, mais je pressens une ou deux surprises sur le sujet. Ce qui est sûr, c’est que vous ne la verrez jamais assise en maillot deux pièces devant une grosse limace. Je sens que ça va faire des déçus, et oui nous ne sommes plus dans les années 80, non mais !
C’est une orpheline de Jakku, qui survit en fouillant l’épave d’un Star Destroyer. Débrouillarde, forte, elle possède le pouvoir de la Force c’est sûr, à un très haut niveau clairement, mais on ne sait pas trop comment elle se voit doter de capacités que Luke met des mois à acquérir.
À noter que le style de sabre qu’elle utilise pendant ses combats : agressif et brutal, est plus un style Sith que Jedi, étrange ; surtout que l’agencement de l’affiche du film laisse croire au premier abord, qu’elle est armée d’un sabre rouge.
C’est le personnage auquel j’ai le plus accroché, mise à part sa démarche un peu vive.
Finn – FN-2187
Pas de nom non plus, mais c’est normal, vu qu’avant il ne possédait qu’un matricule. Quand je l’ai vu la première fois, je me suis dit : tient un gros nounours, c’est bizarre un nounours dans une armure de Stormtrooper ; mais au final je m’y suis habitué. Même si pour le coup il est presque obligatoire de lire le livre – Before the Awakening, pour comprendre son caractère.
Poe Dameron
Là pour le coup il est plutôt effacé, et n’a au final qu’assez peu de scènes à l’écran.
On dirait un mixte de Han Solo pour le côté désinvolte et « j’en fais trop », et de Luke pour ses capacités de pilote.
Il faut espérer qu’il s’affirmera un peu plus pour les prochains films, sinon il risque bien de rester au rang des seconds rôles, et pas de ceux qui sont restés dans l’histoire, comme Lando Calrissian.
Kylo Ren
Le remplaçant de Darth Vader, même si là où l’ancien Seigneur Sith était un Jedi attiré par le côté obscur, le petit nouveau est un Sith attiré par le côté lumineux.
Mais surtout qu’il n’enlève pas son masque, car j’ai du mal avec ce rôle d’adolescent paumé, qui a dépassé la trentaine. Et là pour le coup on ne peut rien reprocher à l’acteur, c’est ce qu’on lui a demandé de jouer.
Un personnage, qui déborde de puissance, il n’y a qu’à le voir figer un tir de blaster, mais qui pourtant est mis en échec par une aspirante Jedi, qui manie son sabre laser pour la première fois. C’est sûrement à cause de ses états d’âme.
Pour le coup il gagne la palme du post-adolescent mal dans sa peau.
Général Hux
C’est un général du Premier Ordre, et c’est surtout ma grosse déception parmi les nouveaux acteurs, il fait bien ce qu’il peut, mais je dois dire qu’il n’a pas l’once de l’aura du Grand Moff Tarkin de l’épisode 4. Et là pour le coup on ne sent pas son odeur méphitique dès que l’on monte à bord(5).
Le rôle aurait gagné à être joué par quelqu’un d’un peu plus vieux, et avec une « gueule ». Mais voilà, mise à part les 3 anciens, qui ont dû plomber la moyenne d’âge de la production, on a l’impression que celle-ci s’est vu refuser le droit d’engager des acteurs dépassant les 35 ans.
BB-8
Ce n’est pas un acteur en chair et en os, mais pour le coup cet astromech est particulièrement attachant. Clairement c’est un modèle conçu pour les déplacements sur surfaces planes, et même s’il arrive plus ou moins dignement à descendre un escalier, j’aimerai qu’on explique alors, comment il a bien pu faire pour le remonter et continuer l’aventure !
C’est le digne remplaçant de R2-D2, avec pour le coup les mêmes capacités d’élocution. La version jouet de Spero n’aurait pas été si chère, j’aurais même pu me laisser tenter.
De l’histoire
Sans faire de spoiler et comme dit plus haut, c’est un peu la même recette que les premiers épisodes, mais après tout pourquoi s’en priver si ça a marché.
Malheureusement on a l’impression que le film ne démarre vraiment qu’à sa dernière demi-heure, et le reste fait alors plus office de fan-service, qu’autre chose. Résultat la coupure de fin est particulièrement frustrante et tombe un peu à plat.
Mais bon il faut reconnaître quand même à J.J. Abrams, qu’il ne s’en est pas si mal sorti. Dans le genre des cadeaux empoisonnés, on ne peut pas réellement cauchemarder pire : l’épreuve étant d’arriver à décevoir le moins de personnes possibles.
Du « What the F*ck !«
Ou de ces petites choses qui gâchent un peu l’ensemble (Attention Spoilers !)
- la découverte du sabre de Luke, le bleu, celui qui a disparu avec sa main sur Bespin ;
- une Rey capable d’influencer avec la Force sans faire de passes avec les mains(6), et surtout sans aucun entrainement ;
- et la perte d’un gros dixième des cartes de la galaxie, qui ne semble émouvoir personne, cela aurait été les régions de la bordure extérieure (Outer Rim), pas de problème, mais là c’est presque un quart de la région médiane, qui a disparu de la mémoire galactique !
Dommage car même si ce n’est pas le meilleur film de saga, c’est loin d’être le pire, mais l’épisode parfait était-il vraiment réalisable ? J’en doute.
En conclusion on pourrait dire que J.J. Abrams à limiter la casse et même assez bien rempli sans contrat, suffisamment en tout cas pour ne pas vous faire regretter votre place de cinéma(7). Mais de là à lui décerner un diplôme avec mention Très Bien et les félicitations du jury … Non !
3.5 sur 5 c’est loin d’être une mauvaise note, mais j’espérais tellement plus.
(1) : ce qui est déjà un point positif par rapport à ses versions de Star Trek.
(2) : je ne parle que des fans de la première heure, car même si j’ai des amis connaissances, qui ont débuté leur saga à partie de la prélogie, et qui trouvent alors que ce sont les meilleurs épisodes (moins moches et moins lents), ce n’est pas mon cas 😦
(3) : un Han Solo, égal à lui-même, qui débarque et … fout le bordel; une Leia Organa, qui a définitivement quitté ses habits de princesse, et un Luke Skywalker, qui pour l’occasion n’apparaît dans les dernières secondes du film pour, ben pour ne rien faire, parce qu’il n’y a plus assez de temps 🙂
(4) : je parle ici des séquelles, que peuvent avoir les trop nombreux enfants-soldats de notre planète, endoctriné dès leur naissance. Ce qui est aussi exactement le cas de Finn
(5) : Leia : Seigneur Tarkin ! Je ne suis pas surprise de vous voir dans l’ombre de Vador. J’ai senti votre odeur méphitique dès que je suis montée à bord.
Tarkin : Charmante, et si délicate. Dire que j’ai tant hésité avant de signer votre condamnation à mort. C’est incroyable.
(6) : bon pour le coup c’est vrai que Luke faisait la même chose à l’assistant de Jabba dans le n°6. Mais bon un Jedi Mindtrick avec une petit passe de main, ça c’est le fan-service qu’on pourra regretter.
(7) : sauf si vous êtes américain et que vous vous êtes payé un aller et retour transatlantique pour l’occasion et pouvoir profiter de l’avant-première du film.
Je suis d’accord sur le rythme de folie, je crois que y’a guère que les deux scènes entre Han et Leia où on a l’occasion de reprendre son souffle…
Sinon pour l’arme absolue, c’est pas pire que le broyeur de soleil ou un truc dans ce genre des livres (un mini vaisseau spatial indestructible capable de détruire une étoile – et donc le système solaire qui va avec).
Ce n’est pas tellement le fait de détruire un soleil, qui me gène, après tout c’est qu’une question de puissance.
Mais déplacer des masses tel qu’une étoile et espérer qu’il n’y aura pas d’incidence sur tout ce qui tourne autour : c’est d’un tout autre niveau d’incohérence ; mais bon, J.J. Abrams avait déjà bien montré la couleur avec Star Trek).
Je me contenterai de dire la même chose que Batman à Superman : si on avait 15 jours je t’expliquerai pourquoi ça ne pourrait pas marcher. Et pour l’occasion cela s’applique bien, vu que Superman proposé de déplacer la Terre 😉