Ma dernière chronique sur le cycle de Gonelore (le tome 2 – Le Maguistre) datait du début de l’année 2014, j’avais été un peu déçu par le troisième tome sur les Chiffonniers, et donc mis le cycle un peu en pause : comprenez, que j’ai lu le tome 4 avec plus d’une année de retard(1).
Et il s’avère, que si mon avis sur la fin du premier cycle était mitigé, j’ai par contre bien plus apprécié le quatrième tome, qui en débute le nouveau.
Mais je parle de cycles, c’est peut-être un peu exagéré, car même si c’est ce qu’indique le site, il n’y a au final pas vraiment de séparations entre eux ; si ce n’est cette bataille, qui clôture le troisième volume.
J’ai vu mieux, et on est loin de ceux de la série sur Ji, où ils étaient indiqués par le passage des générations.
Tome 3 – Les Chiffonniers
Même si je l’ai moins apprécié, il faut quand même que je parle un peu de ce tome, ne serait-ce que pour introduire le suivant.
Tout d’abord et ça devient classique dans cette série, on reprend l’histoire exactement là où on l’avait laissé au jour près, ça sera pareil entre les tomes 3 et 4, et c’est pour ça que j’ai trouvé le changement de « cycle » plutôt léger.
Les frappes des traîtres ont laissé MageRonce dans la plus grande confusion.
Et ce n’est rien, encore, en comparaison de la bataille qui se prépare !
Dès le début, on constate que l’échiquier politique de l’école de MageRonce vient et va connaître de profondes mutations :
- le Maguistre(2) a abandonné sa charge pour partir avec son petit-fils Jona/Léhandre pour enquêter ;
- ce qui laisse le champ libre à Arolde, l’ancien Maître-vigie pour assurer sa charge et augmenter son pouvoir et celui de ses alliés ;
- Vargaï a tout le roman pour tenter de se sortir de la situation dans laquelle il s’était fourré au précédent tome, et alerter ses confrères de l’imminence d’une attaque ;
- attaque, que l’on prévoit dès le début du roman et dont l’imminence ne fait aucun doute, même si elle semble reculer au fur et à mesure de la lecture des pages.
Et c’est ce dernier point le problème, car on ne fait qu’attendre dans ce roman, en tout cas sur plus des deux tiers de celui-ci, et le dénouement donne alors l’impression d’être un peu expédié, le Deus Ex Machina de la fin n’aidant pas à atténuer cet avis.
J’ai été déçu, mais pourtant on apprend beaucoup de choses avec ce roman, notamment sur les Chiffonniers et leur tentative de traverser le voile(3) plusieurs dizaines d’années plus tôt. Et puis on y découvre aussi que les personnages ne sont pas tous ce qu’ils paraissent être :
J’ai ainsi beaucoup plus apprécié les personnages d’Arolde et de Vrinilia, les arrivistes par excellence des premier tomes, et qui au final s’avèrent d’un caractère bien plus nuancé et plus difficile à cerner, notamment lors de l’épisode de lunettes de Daelfine(4).
Tome 4 – Nejabeth
L’assaut sur l’école est terminé, et il est temps de compter les morts(5) : du côté des traîtres le compte des survivants est assez rapide, mais c’est aussi le cas pour ceux des partisans de l’école.
Après les drames qui ont frappé MageRonce, la confrérie est plus fragile que jamais.
La vieille garde est à bout de souffle, privée de ses meilleurs éléments,
tandis que la nouvelle génération n’est pas encore prête à prendre les chemins…
Les dirigeants ont été décimés : soit parce qu’ils étaient des traîtres eux-mêmes, soit parce qu’ils ont été assassinés par ces derniers. Et malheureusement l’arrivée d’une délégation de la couronne oblige le Concitre(6) à regarnir ces rangs par tous les moyens, en accueillant les seuls candidats disponibles et faute de choix il faut parfois les choisir du côté des traîtres !
Car si les Arpenteurs sont censés être indépendants et neutres vis à vis des royaumes des humains, ils sont quand même obligés de présenter un front unis devant la couronne de leur pays, en grande partie car ils ne sont que locataires des terres à MageRonce.
Résultat un bel imbroglio politique très agréable à lire, tant il devient difficile de distinguer l’ami de l’ennemi ; et une nouvelle liste de menaces pour les Arpenteurs.
Certains personnages ayant disparus dans le volume précédent, l’auteur en profite pour renouveler le stock. Et si je ne regrette pas les disparitions, elles restent logiques compte tenu de l’adversité, je suis un peu déçu de certains remplaçants dont le caractère est par trop stéréotypé.
Et je sens que je vais même avoir un certain Erix en horreur, tant il me parait n’être apparu que pour jouer le rôle de l’adversaire des cinq apprentis au centre de l’histoire(7), mais peut être que l’auteur à une idée derrière la tête.
C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur le monde de Gonelore et non plus uniquement la société des Arpenteurs. Car cette fois (exception faite des quelques pages débutant le premier volume et qui décrivent un petit village), une partie de l’histoire est déplacée dans une grande ville, où les Arpenteurs ne sont plus la population dominante. Avant que ce soit à MageRonce ou à l’Enclave(8), on n’avait au final vu que des membres de cette caste.
Un ton plus sombre que les volumes précédents, mais aussi une lecture que j’ai beaucoup plus appréciée. Cela ne peut qu’être bon signe pour la suite.
Et la suite ?
Et bien normalement c’était pour bientôt (avril 2016), mais suite à un premier report pour juillet, c’est désormais le mois de novembre, qui est annoncé sur le site des Éditions d’Octobre, de quoi me conforter dans l’idée qu’il était bon d’avoir pris mon temps pour lire le dernier tome.
(1) : En fait je n’en ai même commencé la lecture qu’il n’y a 15 jours.
(2) : le plus haut dignitaire de l’école.
(3) : C’est ce qui leur a d’ailleurs valu leur nom, puisque qu’ils comptaient le traverser comme un chiffon.
(4) : Spoiler >>> La jeune fille avait perdu la vue à la fin du deuxième roman, et ses amis notamment Nobiane trouve une solution à cette cécité, en créant des verres de lunettes à partir d’un cristal un peu particulier <<< Spoiler.
(5) : On se croirait presque dans un des romans du trône de fer.
(6) : C’est le conseil, qui mené par le Maguistre dirige une école d’Arpenteurs, dans notre cas, celle de MageRonce.
(7) : Dælfine, Nobiane, Berris, Gesse et Jona/Léhandre.
(8) : L’Enclave étant l’école d’Arpenteurs fondée par les traîtres.
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